Sylvie BASTEAU
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PRESSE


Rencontre avec la peinture  de Sylvie BASTEAU

 
Au fond d’un jardin, Sylvie Basteau peint dans un espace lumineux,  lieu où elle a  besoin de s’isoler. Le travail et la solitude permettent l’émergence de son œuvre. Sa peinture organise une sorte de paysage imaginaire avec une forme d’abstraction caractérisée par sa densité et sa vibration, une expérience sensorielle dans laquelle elle nous entraîne vers la contemplation et l’intériorité.
Son approche nous conduit au cœur même de la matière picturale. La toile blanche reçoit d'abord une imprégnation de plusieurs couches de préparation, « il faut nourrir la toile », dit-elle. Celles-ci s’organisent en strates successives où  le geste mêle  la matière,  les pigments et construit picturalement un espace. Comme le suggérait Paul Klee, elle ne pense pas  à la forme du tableau mais à sa formation, tout en laissant une part essentielle au hasard, aux mouvements, au temps.
Sylvie Basteau exprime ainsi sa quête : « À force de travailler cette matière il apparaît des formes, des fils de lumière que je vais capter. L’œuvre est unique, elle s’invente en se faisant »  comme elle aime à le rappeler en citant Soulages. Son travail comporte parfois un véritable enrichissement d'éléments inclus dans la matière picturale : quelques bandelettes d'un papier très pur, fabriqué à la main dans les régions himalayennes, quelques poussières d’une terre rouge rapportées du Maroc. Ceci nous évoque les charges magiques incorporées dans certaines sculptures des arts premiers, mais l'artiste n'est-il pas le chaman de notre modernité ?
Elle aime, dans ce travail de peinture, suggérer des brumes, des voiles nuageux à travers des camaïeux de blancs, de gris, de gris blanc bleuté, de gris ocrés. Ailleurs la couleur est plus présente, plus vive. Des verts, des bleus, des rouges apparaissent dans  de nouvelles recherches, de nouvelles profondeurs et espaces. Ce n’est pas seulement par l’essence que  ce travail nous touche mais aussi par l’émotion que l’artiste fait surgir dans la matière.
  Sylvie  Basteau évoque ses voyages, souvenirs nombreux du Maroc, de la Chine, de l’Inde et d’autres contrées.
« Je ne prends pas de notes pendant mes voyages, mais je rentre dans un univers qui va m'habiter jusqu'au retour à l'atelier. L’atelier est cet espace clos où vont émerger  les réminiscences des voyages, une mémoire enfouie. Cet espace clos est la condition d’un  espace de liberté que je cherche en  moi. Mon travail trouve sa source dans l’intériorité que je puise au fil de mes voyages. Celle-ci est sans limite et en même temps, ce monde sans limite prend celles de la toile ».
  C’est le processus même de la création. L’artiste n’est pas celui qui plante son chevalet pour représenter simplement un motif ou un modèle. Il prend un long détour pour  intérioriser lentement le monde en lui-même, avant de pouvoir l’extérioriser, parfois douloureusement, avec la facture qui est la sienne. Ce qui fait que nous ne reconnaissons pas seulement un visage lumineux sur un fond sombre, mais un Rembrandt, pas seulement un intérieur hollandais, mais un Vermeer.
  Nous voici dans les filiations, et deux fils s’entremêlent inextricablement dans le musée imaginaire de Sylvie Basteau. Il y a l'ombre tutélaire de la grotte de Lascaux, proche des lieux de son enfance, bientôt suivi de Rembrandt, Manet… Soulages. Et  d’autres peintres qui nous inondent de leurs lumières : Fra Angelico, Vermeer, Bonnard, Nicolas de Staël, Richter, Rothko. Ils ont tous en commun de ne pas être « bavards ». Et il est impossible d’évoquer cette filiation sans parler aussi de l’Orient, terre de créations tout en économie et en intériorité, avec son alternance de visible et de caché, dont l’ensemble constitue, là-bas, la voie du Tao.
 
  Il  résulte de son œuvre ce style personnel, puisque reconnaissable, et qu’elle revendique :  Je m’exprime avec mon espace, mon langage, et ceci depuis des années dans une recherche permanente , qu’ elle précise aussi avec un mot de Nicolas de Staël :
 « L'espace pictural est un mur  mais tous les oiseaux du monde y volent libre à toutes profondeurs ». 
[1]

                                                                                               Philippe Greig  [2].
 
[1] In  La correspondance de Nicolas de Staël, « Lettres » Edition Ides et Calendes 
[2] Docteur en histoire de l’art, psychiatre de formation psychanalytique