PRESSE
En suspension journal Sud-Ouest du 12 avril 2019
Pomerol, La galerie Le Troisième Œil est de retour hors les murs au château TAILLEFER avec les improvisations picturales de Sylvie basteau
En novembre dernier, Anne Marie Marquette fermait les portes de son historique galerie Le Troisième Œil rue des remparts à Bordeaux. Cette conclusion ne signifiait pas la fin des activités de cette passionnée, qui avait promis « d'accepter quelques projets plus soft », capables de lui « donner des petites bulles dans la tête ». C'est chose faite depuis le début du mois. Direction le terroir ancestral de Pomerol, au château de Taillefer. « C'est un peu une double renaissance, indique Anne Marie Marquette dans un large sourire. Ce château était la propriété privée de la famille Moueix qui se réunissait ici pour les fêtes de famille. Claire Moueix et son époux ont décidé d'ouvrir ce lieu très ancien au grand public et ils m'ont invitée à y organiser cette exposition d'art contemporain. Je pensais qu'il serait sympathique de répondre à leur proposition et de les aider à avancer dans cette nouvelle aventure ».
"Passagère du silence"
Celle qui colonise les murs de l'enceinte avec une quarantaine d'œuvres récentes n'est pas une étrangère. Sylvie Basteau est en effet entrée à la Galerie Le Troisième Œil en 1989, il y a 30 ans. Cette « Passagère du silence », comme l'a baptisée Anne Marie Marquette, déploie des paysages non identifiés, qui s'ébauchent dans les pulsations organiques de la nature et du vivant : la pluie, le son de la rosée, le chant des grillons, le vent, les astres nocturnes, le souffle des cimes, des monts, des montagnes et des arbres, la couleur des feuilles, la silhouette d'une fleur…Ses peintures d'acrylique, envoûtées de collages de papiers froissés, invitent aux éblouissements panthéistes. Enfant déjà, Sylvie basteau nourrissait cette observation sensible du monde et des choses. « Très tôt, j'ai appris à regarder. À Monbazillac, où j'ai passé mon enfance, je me levais pour contempler les lumières matinales et observer leur évolution tout au long de la journée. Mon regard sur l'environnement était permanent. Je m'ennuyais souvent mais j'avais le pouvoir de trouver dans la nature des choses capables de m'émerveiller. Depuis cette époque, j'ai eu envie de retranscrire cela, et ce désir ne m'a jamais quittée ».
Anna Maisonneuve